Pour une liste de gauche de transformation sociale et écologique et de large rassemblement antilibéral aux régionales de 2015
Les élections régionales de 2015 vont se dérouler dans un contexte de crise sociale et politique aggravée par la politique néo-libérale mise en œuvre par François Hollande et Manuel Valls, particulièrement douloureuse pour les familles, les jeunes, les retraités et les collectivités locales, du fait notamment de la mise en œuvre d’une réforme territoriale anti-démocratique qui éloigne les citoyens des lieux de décision et met les territoires en concurrence.
Cette politique de soumission aux intérêts patronaux et financiers se traduit par une aggravation des inégalités, une défiance et une colère grandissante à l’égard du PS au pouvoir, qui se manifestent dans toutes les élections, avec corrélativement la montée de la droite et surtout de l’extrême-droite, sur fond d’abstention massive.
Cette crise économique et sociale due au renforcement de la domination du capitalisme financier sur tous les aspects de la vie sociale se traduit par l’aggravation des conditions de vie de la population en Bretagne, un chômage massif amplifié par la crise de l'agroalimentaire, par la désertification de certains territoires, notamment du centre et de l’ouest, qui subissent de plein fouet les suppressions de services publics et d'activités économiques.
Dans ce contexte, la responsabilité du PCF est de créer les conditions d’un large rassemblement antilibéral, en prenant pour point d’appui l’enracinement du Front de gauche sur tout le territoire de Bretagne, qui a montré de réelles possibilités lors du dernier scrutin départemental.
Mais nous ne bornons pas les limites de ce rassemblement aux contours du Front de gauche, les dernières élections ayant aussi montré la disponibilité de nombreuses forces opposées à l’austérité et porteuses d’une ambition de transformation sociale, des citoyens engagés, des syndicalistes, des écologistes, acteurs sociaux, militant-e-s antiracistes, et féministes, culturels, intellectuels, des socialistes en opposition avec la politique libérale du gouvernement.
Ce rassemblement se fera dans une esprit de résistance et d'innovation politique, sur la base d’un projet élaboré en commun, sur lequel les communistes ont commencé à travailler : un projet basé sur la démocratie d'implication citoyenne et l’égalité sur tout le territoire, un projet écologiste, porteur de propositions audacieuses en opposition avec la marchandisation des activités, en faveur d’une agriculture et d’une pêche non productivistes et valorisant le travail des hommes, mobilisant de nouveaux moyens financiers au service de l'emploi décent et de la formation, de promotion de tous les services publics.
Un projet solidaire qui porte au cœur de l'ambition de politique publique régionale la défense et l'extension des services publics et l’Humain d’abord.
Nous défendrons pour la Bretagne le projet d'une construction humaine ouverte et généreuse, loin d’un repli communautariste, porteuse de solidarités et de nouvelles coopérations avec les autres régions de France et du monde.
Dans un contexte général de domination des dogmes libéraux et de réduction de la dépense publique, de mise en concurrence des territoires, portée par la droite et le PS, de montée du vote FN dans l'électorat populaire, il est indispensable de construire une perspective politique qui donne de l'espoir, qui pose les jalons de l'émergence d'une nouvelle gauche.
Pour cela il faut pouvoir partir d'un repérage des besoins sociaux insatisfaits (santé, accompagnement du vieillissement, difficultés des jeunes, des associations, développement de la précarité, meilleur accès à la formation professionnelle pour tous les salariés, les précaires et les personnes exclues de l'emploi) et montrer les effets néfastes de la politique du gouvernement en montrant que d'autres politiques étaient possibles sans se concentrer uniquement sur les compétences régionales entendues de manière restrictive mais en envisageant l'ensemble des aspects de la vie des Bretons. Partir de là pour faire un travail d'explication autour des questions de l'utilisation de l'argent, des ressources disponibles mais accaparées par des intérêts privés.
Il faut retrouver dans l'élection régionale les communistes dans la lutte, pour expliquer les responsabilités de la crise et démontrer qu'un autre chemin est possible que celui de la régression sociale et démocratique portée par la droite et l'extrême-droite, régression sociale provoquée également par une politique gouvernementale qui tourne le dos aux valeurs et aux acquis de la gauche.
En Bretagne comme en France la gauche de transformation sociale doit se rassembler en se donnant de grandes ambitions.
C’est pourquoi nous nous prononçons pour les prochaines élections régionales en faveur d’une liste de la gauche d'émancipation, qui affronte les logiques capitalistes.
Ce choix nous met clairement en opposition avec les politiques d'austérité. Il nous donne de la visibilité, de la cohérence par rapport aux choix du Front de gauche aux élections précédentes. Il entre dans une dynamique nationale. Il nous permet de développer un véritable projet alternatif, radical, solidaire avec les forces européennes et internationales qui nous sont proches, ambitieux et réaliste à la fois. Et il nous démarque des membres du PS et de leurs alliés au pouvoir.
C’est le seul choix susceptible d’empêcher le retour de la droite en Bretagne, en se fondant sur des contenus véritablement de gauche.
Il n’exclut pas a priori un plus large rassemblement de deuxième tour, à condition de pouvoir travailler alors à ce que les contenus et les objectifs le permettent.
Notre ambition est de porter cet espoir dans la dynamique qui est en marche en Grèce, en Espagne, en Irlande, en Turquie. Ce rassemblement a vocation à devenir majoritaire, rien n’est écrit d’avance tant le mécontentement est grand à l’égard du pouvoir en place. Et la période n’exige-t-elle pas des positionnements forts et porteurs d’espoir ?
C’est pourquoi nous proposons, dans la période qui s’ouvre, de s’adresser à toutes les forces susceptibles de se retrouver autour d’un projet porteur d’une ambition ancrée à gauche, en commençant par nos amis du Front de gauche. Nous proposons de travailler à la constitution d’une liste indépendante du PS au premier tour des élections régionales, avec la volonté de candidatures largement ouvertes sur la société, dans l’esprit du rassemblement qu’a porté Podemos, avec de nombreux militants communistes, lors des dernières élections en Espagne.
Joël Gallais (secrétaire départemental du PCF Morbihan)
Ismaël Dupont (secrétaire départemental du PCF Finistère)
Denis Kermen (secrétaire départemental du PCF Ile et Vilaine)
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