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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 05:34

Michel Kerninon est un ancien journaliste du Télégramme, militant syndical, qui intervient encore très régulièrement dans le courrier des lecteurs sur le site internet. Il vit dans la région de Morlaix et a adressé cette tribune pleine de lucidité au "Chiffon Rouge".

LA REPUBLIQUE EN DANGER

19 JUIN 2015 | PAR MICHEL KERNINON

La peur de la défaite électorale tétanise des deux partis qui se passent le relais du témoin de la direction du pays depuis 20 ans. Cette hantise les rend abouliques et absolument inefficaces à assurer la gestion du pays sur le plan social et économique. Cette impuissance structurelle à rétablir l'égalité et la justice est un poison pour le pays.

La situation présente augure d'une rupture identitaire sociale, -(élections ou pas)- et le séisme pourrait se produire peut-être à la faveur d'une étincelle sociale plus inacceptable que les précédentes ou d'un drame imprévisible. Le pays et sa population paient le prix fort de leur passivité en matière de solidarité. On ressent un abandon progressif de la cohésion sociale nationale que, récemment, semblait avoir pu ranimer, et très furtivement, le drame du 11 janvier dernier.

La raison de cette situation est évidemment le record du chômage de masse, structurel et inexorablement croissant. Et la conséquence directe, qui est la montée de l'insécurité sociale, la précarité s'étend depuis maintenant une dizaine d'années. La fracture sociale touche plusieurs générations, de jeunes adultes à qui est interdite l'activité professionnelle, comme des adultes dans la force de l'âge chassés prématurément du marché du travail. Avant même d'envisager une retraite de plus en plus incertaine. Et à quel âge d'ailleurs la retraite et à quelles conditions ?

L'incendie social qui couve se répand donc plus intensivement depuis une dizaine d'années. La hausse dramatique et sans fin du chômage constitue un siège éjectable pour le pouvoir actuel. Le 49-3 tient lieu de dispositif d'urgence pour un pays en perdition. Mais il est surtout le cache misère de l'impuissance à sortir le pays de la crise où il s'enfonce.

Qui y croit donc à ce dispositif en forme d'usine à gaz ? Quelques patrons, peut-être, qui espèrent tirer profit du système et d'ailleurs certains ont déjà beaucoup reçu de la manne publique. Mais le million d'emplois créés s'est affiché seulement sur la veste de Gattaz.

Cette loi quasi d'exception est extraite du néant au forceps constitutionnel du 49-3. La représentation nationale est en cela bafouée dans sa représentativité électorale. Et pour la deuxième fois en moins de trois mois.

Le " coup d'Etat permanent " que Mitterrand reprochait à De Gaulle revient donc à toute berzingue avec le socialo-hollandisme, néo-libéralisme à la sauce PS, pour lequel aucun d'entre nous n'a voté.

Le fourre-tout portant le nom de loi Macron manque d'imagination économique et de créativité sociale. Il est totalement dénué de la force que constituerait la recherche de justice sociale qui pourrait peut-être remobiliser le pays. Et le gouvernement Vals, au passage, a même réussi à introduire dans le dispositif quelques abaissements scélérats sur le Droit du travail et la protection sociale. Les salariés, les chercheurs d'emploi, sont traités a priori comme de futurs travailleurs jetabes. Ils n'ont rien à espérer de ce coup de force anti-social.

Que savent d'ailleurs des dirigeants du pays de la condition sociale des personnes en difficulté et de la France réelle ? Des difficultés quotidiennes de leurs concitoyens que savent-ils dans la caste politique ? Cet aveuglement qui permet même d'aller au match avec l'argent public sans se rendre compte de l'inanité d'un tel exploit... Pour ne pas revenir sur des indélicatesses à caractère financier et outrageants pour le peuple de certains malfrats dans la politique et les affaires, dont les noms s'égrènent au fil des années comme le chapelet d'offenses faites au peuple et à la démocratie.

C'est pour cela que les citoyens considèrent qu' un grand nombre de politiques, -élus ou désignés par le fait du prince-, comme de moins en moins légitimes. Non représentatifs. Inaptes, par calcul ou par impuissance, à défendre l'intérêt général qu'ils prétendent représenter.

L'emploi du 49-3 ne va pas améliorer leur légitimité aux yeux des électeurs. Nouveau coup de Jarnac antilégislatif, le 49-3 est désormais le symbole de l'impuissance de ce gouvernement à apporter une renaissance à notre société en crise sociale historique en raison d'un chômage inendigué. De plus en plus aux abois et récusé par le peuple, il s'affole à l'approche des échéances de décembre 2015, les élections régionales, et de 2017 ce grand chambardement présidentiel. Hollande en nommant et maintenant Valls piétine le programme social qu'il avaient promis et bafoue comme son prédécesseur la morale qu'il avait prétendu restaurer.

LA REPUBLIQUE EN DANGER

19 JUIN 2015 | PAR MICHEL KERNINON

La peur de la défaite électorale tétanise des deux partis qui se passent le relais du témoin de la direction du pays depuis 20 ans. Cette hantise les rend abouliques et absolument inefficaces à assurer la gestion du pays sur le plan social et économique. Cette impuissance structurelle à rétablir l'égalité et la justice est un poison pour le pays.

La situation présente augure d'une rupture identitaire sociale, -(élections ou pas)- et le séisme pourrait se produire peut-être à la faveur d'une étincelle sociale plus inacceptable que les précédentes ou d'un drame imprévisible. Le pays et sa population paient le prix fort de leur passivité en matière de solidarité. On ressent un abandon progressif de la cohésion sociale nationale que, récemment, semblait avoir pu ranimer, et très furtivement, le drame du 11 janvier dernier.

La raison de cette situation est évidemment le record du chômage de masse, structurel et inexorablement croissant. Et la conséquence directe, qui est la montée de l'insécurité sociale, la précarité s'étend depuis maintenant une dizaine d'années. La fracture sociale touche plusieurs générations, de jeunes adultes à qui est interdite l'activité professionnelle, comme des adultes dans la force de l'âge chassés prématurément du marché du travail. Avant même d'envisager une retraite de plus en plus incertaine. Et à quel âge d'ailleurs la retraite et à quelles conditions ?

L'incendie social qui couve se répand donc plus intensivement depuis une dizaine d'années. La hausse dramatique et sans fin du chômage constitue un siège éjectable pour le pouvoir actuel. Le 49-3 tient lieu de dispositif d'urgence pour un pays en perdition. Mais il est surtout le cache misère de l'impuissance à sortir le pays de la crise où il s'enfonce.

Qui y croit donc à ce dispositif en forme d'usine à gaz ? Quelques patrons, peut-être, qui espèrent tirer profit du système et d'ailleurs certains ont déjà beaucoup reçu de la manne publique. Mais le million d'emplois créés s'est affiché seulement sur la veste de Gattaz.

Cette loi quasi d'exception est extraite du néant au forceps constitutionnel du 49-3. La représentation nationale est en cela bafouée dans sa représentativité électorale. Et pour la deuxième fois en moins de trois mois.

Le " coup d'Etat permanent " que Mitterrand reprochait à De Gaulle revient donc à toute berzingue avec le socialo-hollandisme, néo-libéralisme à la sauce PS, pour lequel aucun d'entre nous n'a voté.

Le fourre-tout portant le nom de loi Macron manque d'imagination économique et de créativité sociale. Il est totalement dénué de la force que constituerait la recherche de justice sociale qui pourrait peut-être remobiliser le pays. Et le gouvernement Vals, au passage, a même réussi à introduire dans le dispositif quelques abaissements scélérats sur le Droit du travail et la protection sociale. Les salariés, les chercheurs d'emploi, sont traités a priori comme de futurs travailleurs jettabes. Ils n'ont rien à espérer de ce coup de force anti-social.

Que savent d'ailleurs des dirigeants du pays de la condition sociale des personnes en difficulté et de la France réelle ? Des difficultés quotidiennes de leurs concitoyens que savent-ils dans la caste politique ? Cet aveuglement qui permet même d'aller au match avec l'argent public sans se rendre compte de l'inanité d'un tel exploit... Pour ne pas revenir sur des indélicatesses à caractère financier et outrageants pour le peuple de certains malfrats dans la politique et les affaires, dont les noms s'égrènent au fil des années comme le chapelet d'offenses faites au peuple et à la démocratie.

C'est pour cela que les citoyens considèrent qu' un grand nombre de politiques, -élus ou désignés par le fait du prince-, comme de moins en moins légitimes. Non représentatifs. Inaptes, par calcul ou par impuissance, à défendre l'intérêt général qu'ils prétendent représenter.

L'emploi du 49-3 ne va pas améliorer leur légitimité aux yeux des électeurs. Nouveau coup de Jarnac antilégislatif, le 49-3 est désormais le symbole de l'impuissance de ce gouvernement à apporter une renaissance à notre société en crise sociale historique en raison d'un chômage inendigué. De plus en plus aux abois et récusé par le peuple, il s'affole à l'approche des échéances de décembre 2015, les élections régionales, et de 2017 ce grand chambardement présidentiel. Hollande en nommant et maintenant Valls piétine le programme social qu'il avaient promis et bafoue comme son prédécesseur la morale qu'il avait prétendu restaurer.

La République en danger, tribune de Michel Kerninon (publiée sur les blogs de Médiapart)
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