Pierre Laurent a adressé un courrier au président du CSA pour dénoncer « l’absence totale des grands médias de l’audiovisuel » place de la République, les 30 et 31 mai dernier.
Sur les chaînes d’info ou au JT du soir, du samedi 30 mai, on pouvait apprendre que Les Républicains étaient désormais « en ordre de bataille », que « la dictée des cités » avait « attiré les foules à Saint-Denis », avoir des nouvelles des « inondations au Texas », apprendre que « les cadenas vont quitter le pont des Arts » à Paris ou même s’informer sur « l’histoire du mouchoir »…
En revanche, difficile de savoir que 5 000 personnes s’étaient réunies ce jour-là en plein cœur de Paris pour débattre d’un autre avenir pour l’Europe que la promesse d’austérité qui lui est faite.
À l’initiative, en tant que président du Parti de la gauche européenne, de ce premier Forum européen des alternatives, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a adressé un courrier au président du CSA, Olivier Schrameck, afin de dénoncer une « situation de black-out médiatique (qui) n’existe dans aucune autre démocratie européenne ». Si la presse écrite était présente place de la République ce week-end, le responsable du PCF constate dans sa lettre « l’absence totale des grands médias de l’audiovisuel de notre pays ».
« 5 000 personnes, dont 200 invités de 20 pays »
Or, pour le dirigeant communiste, l’événement était loin, très loin, d’être anecdotique. Non seulement, « 5 000 personnes, dont 200 invités venus de 20 pays, 42 organisations politiques, 18 organisations syndicales et 80 associations ont débattu pendant deux jours, dans 3 plénières et 30 ateliers, des alternatives à l’austérité. Toutes les forces de la gauche française étaient présentes » et « un concert a donné un caractère populaire et festif à cette initiative et a rassemblé beaucoup de jeunes et de Parisiens en solidarité avec les migrants », argue-t-il. Mais en plus des personnalités grecques de premier plan ont participé à l’initiative alors même que le gouvernement Syriza est en plein bras de fer avec les institutions européennes. « Nous avons accueilli Giorgos Katrougalos, ministre grec de la Fonction publique et de la Réforme de l’État, Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement grec, ainsi que plusieurs membres de la direction de Syriza et des personnalités emblématiques de la lutte du peuple grec », rappelle Pierre Laurent avant d’estimer que « compte tenu de l’actualité européenne », un « traitement, fût-il critique de l’événement, aurait été normal ».
C’est enfin au nom du pluralisme, de la démocratie et du droit à l’information, que le sénateur de Paris regrette que sur les « deux actualités politiques » de ce samedi, seule celle concernant « le congrès d’une UMP relookée » ait été traitée et demande un rendez-vous au président du CSA pour « réfléchir aux moyens d’empêcher qu’une telle situation ne se reproduise ».