Santé : non à la logique marchande
La loi Touraine, actuellement en cours de discussion au parlement, et dont la promulgation est prévue vers décembre, se situe toujours dans la ligne de logique marchande et de recherche du rendement. Elle élargit le pouvoir des directeurs généraux des ARS et va poursuivre, via notamment des fermetures de services dans les hôpitaux de proximité et des regroupements, les réductions d'emplois dans les hôpitaux publics. 22 000 nouvelles suppressions sont ainsi annoncées, et cela aura aussi des conséquences sur le niveau de l'emploi dans le secteur de la santé privée. On maintient le financement à l'activité qui plonge dans le rouge le budget des hôpitaux, comme les franchises et les forfaits hospitaliers. Les députés communistes ont voté contre la première version de cette loi Touraine le 14 avril 2015.
En effet, cette loi poursuit et aggrave la loi Bachelot HPST (hôpital/patient/santé/territoires) qui a supprimé toute forme de démocratie sanitaire. Une logique de l'offre de soins est ainsi substituée à la notion de besoins, avec une confusion des hôpitaux publics et des structures privées. Sans attendre que la loi soit définitivement adoptée, les ARS préparent déjà la mise en place des groupements hospitaliers des territoires (GHT) que cette loi veut imposer. Au niveau des remboursements, la distinction s'approfondit entre les soins dits vitaux ou essentiels, pris en charge par la protection sociale universelle, et les soins prétendument de confort, pris en charge par les mutuelles, avec l'instauration d'un système de santé à deux vitesses.
Parallèlement aucune démarche n'est entreprise pour limiter les profits et le pouvoir des laboratoires pharmaceutiques qui conçoivent le médicament essentiellement comme un rapport marchand: 3,8 milliards de dividendes pour SANOFI en 2014, soit 54% de son résultat prélevé par les actionnaires, des bénéfices réalisés grâce notamment aux remboursements de la sécurité sociale sans véritable contrôle public du prix et de la qualité des médicaments, comme de l'orientation de la recherche.
Les conséquences sur le territoire finistérien de cette logique d'austérité et de rentabilité dans l'hôpital public, qui contribue à hauteur de 3 milliards d'euros à la baisse des dépenses publiques (et en tout, 10 milliards d'économies dans la santé, à comparer aux 50 milliards d'euros de cadeaux au patronat accordés par Hollande, Valls et Macron) sont énormes : dégradation des conditions de travail et d'accueil des malades et des usagers, fermetures de services à Douarnenez et Concarneau, où de très belles mobilisations citoyennes s'organisent pour la défense de ces hôpitaux essentiels pour les territoires, plus de 300 emplois supprimés dans les hôpitaux de Brest, 22 emplois supprimés à l'hôpital de Morlaix, des mouvements sociaux un peu partout dans les EHPAD, les hôpitaux.
Les cliniques privées sont aussi impactées par ces logiques de rentabilité, comme le montre le transfert des activités de la clinique Kerléna à Roscoff ou la suppression et/ou le déménagement d'une centaine d'emplois.
La fédération du Parti Communiste du Finistère soutient pleinement les luttes des personnels de santé et des usagers dans les communes pour défendre des services de santé de qualité et combattre cette tendance à la dégradation continue et accélérée de notre système de santé sous l'influence des politiques libérales conduites par la droite et le PS. Pierre Laurent a rencontré dans son tour du Finistère en avril des médecins de l'hôpital de Douarnenez et des personnels de l'hôpital de Morlaix. Les communistes seront solidaires de toutes les actions pour défendre la qualité de la prise en charge des citoyens usagers dans les établissements de santé et les établissements pour personnes âgées.
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