Principal syndicat chez les enseignants du second degré, il annonce de nouvelles actions avant l'été pour répliquer au "passage en force du gouvernement".
Trois questions à Gwenaël Le Pailh, secrétaire académique du SNES-FSU Bretagne- par Philippe Gaillard
Les enseignants bretons se sont-ils mobilisés mardi?
Le mot d'ordre de grève a été très suivi en Bretagne. Les chiffres du rectorat sont justes. Il y a eu 28% de grévistes, si on ramène leur nombre à l'effectif total. Mais si on prend les enseignants en grève par rapport au nombre de collègues attendus au travail ce jour-là, on arrive au taux de 50% de grévistes, avec une fourchette de 35 à plus de 70%. Un record depuis 2011. Et mercredi, nous avons été abasourdis par l'annonce de la parution de la loi pour la refondation de l'école. C'est une provocation.
Qu'est-ce qui ne vous va pas dans cette réforme?
Le ministre est en train de rater la réforme que nous attendions. Un exemple: le SNES est pour l'interdisciplinarité, mais nous ne voulons pas qu'elle devienne un élément de flexibilité qui permette la suppression de postes dans certaines disciplines. La parution de ce décret est une volonté de passer en force. Il doit être abrogé. Pas question que nous discutions du contenu des circulaires d'application.
Comment vous y opposer?
Manuel Valls ne mesure pas la colère de la profession. Chez nos adhérents, qui ont majoritairement voté Hollande, la rupture est consommée avec le gouvernement. Nous étudions des réponses adaptées à la violence de la méthode. Une mobilisation intersyndicale est prévue avant l'été. Nous souhaitons y associer les parents. Une nouvelle grève avec cette fois-ci une manifestation nationale sont à l'ordre du jour. D'ici là, il y aura probablement des occupations de collèges, voir une opération "nuit dans les collèges". En revanche, nous ne préconisons pas le boycott des épreuves du brevet. Nous ne voulons pas pénaliser les élèves et les parents.
Reccueilli par Philippe Gaillard (Ouest-France, 22 mai 2015)
commenter cet article …