Selon Mme Vallaud-Belkacem, les difficultés rencontrées par les élèves au collège tiendraient au caractère trop théorique – et donc ennuyeux – de l’enseignement. Il suffirait donc de mettre en place des enseignements plus « pratiques » pour faire réussir tous les enfants. Ajoutez à cela l’individualisation des parcours et vous aurez la réforme du collège.
L’individualisation n’a jamais permis de lutter contre les inégalités. Au contraire, elle isole les élèves dans la difficulté. Associée à l’autonomie des établissements, elle accroît les inégalités et met en concurrence les enfants, les personnels et les territoires. Après les attentats de janvier, tout le monde semblait d’accord pour exiger de l’école qu’elle produise du commun, qu’elle enseigne le partage et la coopération. Si nous voulons aller dans cette direction, il est grand temps de rompre avec ces logiques libérales.
Il est au contraire urgent de redonner du sens aux apprentissages. Aux enfants, il faut donner le temps d’apprendre des savoirs plus complexes et de se les approprier. C’est pourquoi le PCF demande l’allongement de la scolarité obligatoire et s’oppose à toutes les tentatives de réduire le temps passé à l’école. Les enseignants aussi ont besoin d'une entrée dans le métier plus progressive, d'une formation initiale et continue ambitieuse et d'heures de service consacrées au travail en équipe.
Alors que depuis plusieurs semaines, des collèges se battent pour obtenir les moyens humains nécessaires pour enseigner dans des conditions à peine correctes, la Ministre n'en fait mention à aucun moment. Les postes supprimés par la droite n’ont toujours pas été recréés, les élèves arrivent plus nombreux au collège, les classes sont surchargées, les professeurs absents ne sont plus remplacées. Comme tous les services publics, le collège subit une politique d’austérité qui accroit les inégalités.
Le nouveau collège n’a pas grand chose d’unique. Le gouvernement prend prétexte de difficultés réelles pour en finir avec l’ambition d’une scolarité commune. La gratuité ne doit pas dépendre de collectivités locales plus ou moins riches, plus ou moins engagées dans la réduction des inégalités. La réussite des élèves ne doit pas dépendre des familles, ni de dispositifs d’« aide aux devoirs » marchands ou bénévoles. Au contraire, toute l’école doit être refondée sur le modèle de l’élève qui n’a qu’elle pour réussir.
commenter cet article …